La Maison de Maurey
Les familles survivantes de la noblesse française
Ce nom est aujourd’hui celui d’une maison noble subsistante , transmis de manière continue par successions masculines et mariage légitime de 1450 à ce jour.
Le nom fut connu sous diverses dénominations : olim de Maureio , Maulray , Mauray , Moré, et enfin Maurey en Normandie comme en Angleterre (1) , son aire d’expansion. L’orthographe du nom de cette maison ne fut fixée que tardivement comme Maurey par une ordonnance royale du 27 octobre 1777.
Répandu en Angleterre et en Normandie au XVe siècle on en trouve trace dans le « Lieuvin, dans le Perche aux XII, XIII, XIVe siècles et en basse Normandie aux XVIe XVIIe et XVIIIe siècles. Tardivement, au milieu du XVIII siècle, une branche émigra en haute Normandie.
La plus notable mention de sa noblesse vient d’une Recherche de Noblesse dénommée : « Recherche faite en 1540 par les élus de Lisieux des nobles dans leur élection » où l’on trouve pour la vicomté d’Orbec, ville de Gacé : « 179. Gilles de Maurey,Sgr de La Fanjaye ( Fangeaie) ; à dit être procréé d’ancienne noblesse, jointe sa généalogie, commençante à Robin son bisayeul, vivant en 1453, duquel il a dit fournir sa descente par plusieurs lettres et écritures, dont la copie est demeurée au greffe »
Le texte du même document constate que vingt-sept familles, et non des moindres, devaient être ajoutées à la Recherche de Monfaut (différentes orthographes) de 1463 et font suivre la mention du nom Maurey de la mention N.R (noblesse de race).
La famille fit de nombreuses alliances avec d’anciennes familles normandes, anglaises et écossaises, ou comme elle, présentes dans les différents royaumes tels les d’Oilliamson (Williamson), du Hay ( Hay ), Montgomery, ou seulement normandes, comme de vieux noms normands, d’Escambosc, La Fangeaye, du Buat, Le Conte de Nonant, Ruppières, d’Anthenaise, Viel, Malard du Faye, Hudebert etc.
Sa persistance en Normandie jusqu’à ce jour, attestée depuis 1180 de manière discontinue, et depuis 1420 par filiation continue, est représentative d’une persistance dans les charges et les emplois judiciaires, fiscaux, militaires de cette petite noblesse liée à sa province même. C’est sans doute une des sources de la stabilité, certains diront, de l’immobilité, de l’Ancien Régime.
Elle est surtout connue par les ouvrages que lui consacrèrent Vidalenc, René Jouanne, archiviste-paléographe et, plus tard Jean Dauréville, historien. Ces derniers s’attachèrent à trois personnages singuliers :
Jacques-Antoine de Maurey, appelé aussi Demaurey d’Incarville, qui marqua par ses inventions aussi diverses que décisives l’histoire du pré-machinisme et de l’industrie naissante. Il fut adepte d’une connaissance ouverte à tous et fut lié à l’abbé Grégoire, à Francois de Neufchâteau, à Defontenay, au baron Ternaux, à Decrétot et autres industriels du textile qui développèrent les « chambres de métiers à tisser , et qui virent dans le machinisme naissant, une nouvelle aube de l’humanité. Ses inventions constituèrent un pas décisif pour le passage du métier à l’industrie. C’est vrai du filage du lin dont on avait besoin pour le substituer au coton anglais, du cardage et la filature de la laine etc.
Son frère François, l’aîné, fut plus marqué par le spectacle de l’un de ses oncles, l’abbé du Portail de La Besnardières, curé de Bellême, auprès duquel il se trouvait, qui fut exécuté sur le parvis de son église à la hache par un aimable citoyen. Il préféra rejoindre l’Armée Catholique et Royale de La Rochejaquelein, en qualité de capitaine-major.
Leur cousin de Maurey d’Orville, l’historien normand, d’une Histoire qu’on n’écrit plus , fut un irréductible défenseur de la monarchie, telle que l’incarnaient Charles X et autrement encore Madame Royale dont il fut un agent actif.
Ancien officier émigré, ses biens furent brûlés ou vendus. Il s’illustra par ses ouvrages : l’histoire des évêques de Sées, l’histoire de l’abbaye de la Trappes, la vie de Rancé. Il témoigne du rôle que jouèrent les sociétés savantes, société des Antiquaires de Normandie, société Linéenne, société Historique et Archéologiques de l’Orne, auxquelles il consacrait une bonne partie de son temps, en même temps qu’il enseignait l’Histoire au grand séminaire de Sées.
Il fut moins connu pour les coups de main audacieux qu’il réalisa alentour. C’était en effet un des chevalier de la Foi qui résistèrent à Bonaparte, insérés dans un maillage de séminaires en châteaux, grâce auxquels ils devançaient les messagers de ce dernier, faits peu connus de l’Histoire.
Au XXe siècle elle fournit des combattants à la première guerre mondiale aussi bien qu’à la deuxième où des membres rejoignirent la France libre, et servirent les intérêts de la France en Indochine. Cette reconnaissance vaut plus que tout.
Notice
- Maurey ou Maulray (de), ancienne extraction 1450, recherche
- en 1463, montre généralle (orthographe ancienne), 1469, Recherche des nobles du Lieuvin 1540, maintenue en 1666, d’Hozier vol. 2, Normandie, Inventaire historique, etc. Normandie.
- Blasonnée d’azur aux trois bourdons d’argent rangés en pal et de fasce
- Anonymal chronicals
- Chartes de la seigneurie de Drucourt
- Vidalenc,histoire du machinisme.
- René Jouanne, Un inventeur alençonnais
- Jean Dauréville, Notice Généalogique et historique sur la maison de Maurey
- Etc.
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